À Bruxelles, il y a les gaufres, les frites, Manneken-Pis… et puis il y a lui. Allongé sous la galerie de la Maison de l’Étoile, à deux pas du brouhaha touristique, Éverard t’Serclaes dort d’un œil. Ce gisant de bronze, sculpté par Julien Dillens au début du XXe siècle, est un hommage à un héros local mais aussi et surtout un véritable talisman urbain, frotté chaque jour par des milliers de mains en quête de chance, d’amour ou de retour à Bruxelles. On dit que celui qui touche sa main reviendra un jour flâner sur les pavés de la capitale belge. Magie ou coup de com’ ? Peu importe : la file d’attente est bien réelle.
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Une croyance née d'une légende populaire
Mais derrière ce geste devenu rituel se cache une histoire digne d’un film de cape et d’épée. En 1356, alors que Bruxelles est occupée par les troupes flamandes, Éverard t’Serclaes mène un commando nocturne pour reprendre la ville. Résultat : libération express, gloire éternelle… et vengeance quelques années plus tard. Car l’histoire de ce héros communal se termine mal : assassiné en pleine rue, il devient symbole de résistance et d’autonomie. Son tombeau de bronze raconte cette épopée en trois bas-reliefs, avec en prime un détail insolite : une femme piquant un poulet, clin d’œil au surnom moqueur des Bruxellois, les « Kiekefretters ».
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Aujourd’hui, la statue, classée monument historique, a même dû être remplacée par une copie tant elle était usée par les superstitions. Et l’original ? À l’abri, bien au chaud, pendant que la version « touristique » continue de faire rêver les passants. Alors, vrai pouvoir ou simple folklore ? Une seule façon de le savoir : allez frotter la patte du chien.