Oubliez tout ce que vous pensez savoir sur les cimetières. Le Dieweg n’est pas un simple lieu de repos pour les âmes bruxelloises — c’est une capsule temporelle, un terrain de jeu pour la nature, un musée à ciel ouvert rongé par les lianes. Au cœur d’Uccle, ce bijou méconnu de Bruxelles a été désaffecté en 1958, abandonné par les vivants mais repris, lentement et avec grâce, par les ronces, les arbres et le silence.
Un tableau de Miyazaki version belge
Quand on pousse la grille du Dieweg, c’est comme entrer dans un tableau de Miyazaki version belge : des chapelles à moitié effondrées, des statues voilées de mousse, des mausolées que la vigne vierge enlace comme pour les bercer dans un dernier sommeil. Ici, même le temps semble s’être arrêté, suspendu entre les souvenirs gravés dans la pierre et les chants d’oiseaux qui résonnent entre les sépultures. Et pourtant, malgré ce décor quasi surnaturel, tout respire le respect, la paix, la beauté du vivant qui reprend ses droits sans jamais tout effacer.
Des résidents prestigieux qui y reposent
Parmi les résidents célèbres du lieu, on retrouve Hergé, père spirituel de Tintin, ou encore l’architecte Paul Hankar, grand nom de l’Art nouveau. Le Dieweg, c’est un peu le Père Lachaise version sauvage, à ceci près qu’il se cache à l’ombre des guides touristiques, comme s’il préférait rester secret. Même l’anecdote est belle : les deux cimetières sont situés sur une « Rue du Repos ». Coïncidence ? On aime croire que non.
Le Dieweg, c’est un voyage sans billet, une escapade méditative où le béton cède à la chlorophylle, où chaque pierre raconte une histoire, où l’on se surprend à chuchoter, par respect pour les lieux… ou peut-être parce qu’on sent que, quelque part, les âmes écoutent.